Skáldsagan Afleggjarinn (2007) í franskri þýðingu Catherine Eyjólfsson. 2. útgáfa var gefin út árið 2012.
úr bókinni
Quatorze
Je ne peux vraiment pas dire que je sois physiquement en mesure de coucher avec qui que ce soit en l’état actuelt des choses. Si je devais être tout à fait honnête, je choisirais probablement le manuel d’horticulture de préférence à une nana. Puis–je lui dire non sans la blesser et sans rendre ce qui s‘ensuivrait extrêmement pénible?
« Tu as apporté des planets? demande-t-elle en pointant le doigt vers les boutures dans les verres de l‘hôpital sur de la fenêtre.
- Elle a un nom spécial, la rose ?
- Oui, rose à huit pétales.
- D’où vient cet intérêt pour les plantes ? demande-t-elle.
- J’ai été élevé pour ainsi dire dans une serre. Je me sens très bien au milieu des plates-bandes. »
J‘imagine qu‘elle s‘intéresse modérément au jardinage et comme aucun sujet de conversation ne me vient à l‘esprit, je pourrais être obligé de faire passer nos échanges à un autre niveau, sans paroles. J‘ai devant moi deux possibilités : passer à l‘acte ou n‘en rien faire. La question est de savoir quand eactement le laps de temps offrant la possibilité du choix sera écoulé ; dans cinq minutes, dans dix minutes ou bien est-il déjà passé ? J‘enlève ma montre et tend le bras au-dessus d‘elle pour la poser sur la table de nuit. Ma compagne de communion ne dort pas et me regarde avec ses grands yeux. Ce n‘est vraiment pas facile de mettre le doigt sur ce qu‘elle peut bien penser. Du reste ça n‘a pas d‘importance, tout est flou et embrumé dans ma propre tête.
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